La couleur de nos yeux ou de notre peau, notre taille, notre personnalité, les traits de notre visage … font de nous des êtres uniques. Il en va de même pour notre façon de bouger : elle est unique !

Observez autour de vous :
Vous verrez que certains posent franchement le talon tandis que d'autres déposent à peine la plante du pied au sol. Aussi vous croiserez des "cow-boys" avec leurs genoux en "O" et d'autres avec les genoux en "X" qui se touchent presque à chaque appui !

Ce que vous voyez sont les préférences motrices ! Il ne s'agit ni plus ni moins que de notre manière préférée d'effectuer un mouvement. Les concepts tels que les chaines motrices préférentielles, la jambe d'extension ou de flexion, l'épaule motrice, les chaines de rotation ou respiratoires, l'axialité ou la radialité permettent de cartographier notre motricité et d'en apprendre davantage sur notre corps.

Sans doute parce qu'elles ont été développées par des professionnels du sport, les préférences motrices trouvent leur première application dans ce domaine et celui de la santé. En rendant au corps sa gestuelle naturelle, nos mouvements deviennent plus efficaces et fluides. C'est la raison pour laquelle de nombreux sportifs se tournent vers les préférences pour améliorer leur performance ou réduire le risque de blessure.

Chacun ses objectifs :
Performance sportive, sport loisir, douleurs chroniques ou à répétitions, perte de poids, maux de dos, remise en forme, conseils running, ré-athlétisation, pyschomotricité, sport seniors ... la connaissance de vos préférences motrices vous aidera dans la poursuite de vos objectifs !

Attention, il ne s'agit pas de mettre les gens dans des cases. Mais plutôt d'identifier vos forces et vos faiblesses pour identifier vos besoins afin d'atteindre votre objectif.

La durée d'un bilan classique des préférences motrices est de 1h30 à 2h. Dans un premier temps, l'anamnèse (ou discussion) permet de déterminer votre niveau d'énergie, vos antécédents sportifs ou médicaux et vos objectifs. Ensuite, le spécialiste procède à la détermination de votre motricité à l'aide d'une série d'observations. La plupart du temps, ces observations sont des tests de votre proprioception dans différentes postures.

Les principales observations permettant de déterminer la motricité sont :
Aérien ou terrien, la jambe d'extension ou la jambe de flexion, le curseur des motricités®, les chaines d'inspiration ou d'expiration, les chaines de rotation (extraverti ou introverti), l'axialité ou la radialité, le cadran du mouvement®, l'épaule motrice ou la hanche motrice ...

Après avoir établi vos préférences naturelles, le spécialiste recherche les éventuels facteurs susceptibles de pertubrer votre motricité (les réflexes archaïques par exemple !). Une fois que le tableau de votre motricité est dressé, nous discutons de vos objectifs et de la mise en place d'actions permettant de les atteindre. Ces actions peuvent prendre la forme de plan d'entrainement ou de séances de renforcement personnalisées.

Les réflexes archaïques sont des réflexes (des mouvements automatiques et involontaires causés par un stimulus) présents chez les nouveau-nés afin de leur permettre de survivre pendant les premiers mois de leur vie. Déjà présents in-utero, certains subsistent jusqu'à l'âge 3 ans.

Un exemple :
Si vous passez votre doigt dans la main d'un bébé, il l'attrapera avec une force surprenante et ne vous lâchera plus ! C'est le réflexe d'agrippement qui permet aux bébés de s'agripper fermement afin de ne pas tomber par terre.

Au fil des mois, les réflexes s'intègrent (on ne dit pas d'un réflexe qu'il disparait mais qu'il s'intègre) petit à petit pour laisser la place à des mouvements volontaires qui permettront à l'enfant de bouger selon ses propres envies.

Il arrive parfois (et même beaucoup plus fréquemment qu'on ne le croit) que certains réflexes restent actifs plus longtemps que prévu. Ils peuvent alors parasiter la motricité volontaire et avoir des conséquences sur notre vie de tous les jours. On a alors l'impression d'être un étranger dans notre propre corps !

Voici quelques exemples de troubles potentiellement causés par la persistance d'un ou plusieurs réflexes :
Troubles de l'apprentissage (difficultés à lire ou écrire) ou de la concentration, hyperactivité, mal de dos chronique, migraines, mauvaise perception des distances, inconfort, mal des transports, hypersensibilité, timidité excessive, énurésie, mauvaise mastication ... La liste est longue !

Il est intéressant de noter que tout le monde ne réagit pas de la même manière à la non-intégration d'un réflexe. Ainsi un réflexe de Babinski non-intégré causera chez certaines personnes une marche sur le bord extérieur du pied tandis que chez d'autres, ça sera sur le bord intérieur du pied !

Les méthodes d'intégration sont nombreuses et varient en fonction du réflexe à intégrer. Chaque spécialiste a ses méthodes favorites et chaque patient ne réagit pas de la même manière au traitement proposé. Il est alors important pour l'accompagnant d'avoir à sa disposition toute une palette de techniques adaptables aux patients.

Les techniques principales sont :
L'intégration par pression isométrique, l'intégration tactile, l'intégration par le mouvement, les mouvements rythmés et les bercements de Blomberg, le brain-gym, les mouvements somatiques de Thomas Hanna, le MNRI de Svetlana Masgutova, l'0riginal Strength de Tim Anderson ...

Après une séance avec l'accompagnant, le patient repart avec des exercices à faire chez soi. Les exercices sont généralement à répéter tous les deux jours pendant cinq minutes. Au bout de trois semaines, le patient et l'accompagnant se revoient pour faire le point.